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Historique

Du nom de ce mélange d’épices où le Moyen-Orient trempe son pain imbibé d’huile d’olive, Zatar distille depuis 2013 un atypique « ethno-jazz de chambre ». Né de la rencontre d’un violoncelliste classique (Francesco Bartoletti) et de trois musiciens de jazz (Soraya Berent au chant, Joël Musy aux saxophones, Nicolas Lambert à la guitare) à la curiosité exacerbée, le quartette articule son premier répertoire autour de trois axes : des compositions personnelles, des pièces du répertoire classique (Henry Purcell, Franz Schubert, Richard Wagner, J.-S. Bach…) que les compères se réapproprient, ouvrent à l’improvisation, et enfin des morceaux écrits par le violoncelliste italien Giovanni Sollima pour son instrument, réarrangés ici pour les quatre voix de Zatar.

 

En résulte un premier disque, Terra Aria, sorti en 2016 sur le label VDE-Gallo, notamment grâce au soutien de la Ville et du Canton de Genève, des Communes de Vernier, Plan-les-Ouates, Le Grand-Saconnex, Meyrin, et de la Ville de Nyon. Tiré à 1000 exemplaires, ce premier opus s’est propagé avec succès.

 

L’identité visuelle du groupe tombe alors entre de bonnes mains, à savoir celles de la graphiste Alexandra Ruiz (alias Madame Paris) et de Sandro Santoro, vidéaste, comédien et metteur en scène, homme humble aux multiples talents, grand scrutateur de plages et de petits sentiers. En 2014, Francesco Bartoletti et Nicolas Lambert avaient interprété une musique originale de ce dernier pour le spectacle Andata e Ritorno, un texte de Germano Zullo inspiré du périple à pied qu’avait fait Sandro de Morges à Petrizzi (Calabre), à la recherche de ses origines italiennes. C’est donc tout naturellement que Zatar leur a confié la réalisation graphique de Terra Aria, portée par les sublimes paysages de l’île de Pantelleria.

 

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Mars 2016, Zatar fait de nouveau appel à Sandro, qui pour l’occasion devient paysagiste, projetant derrière les musiciens le tracé d’une route indienne ou calabraise, le frémissement d’un arbre et les remous d’une rivière, la pluie sous le faisceau d’un réverbère et le crépuscule par la fenêtre d’un train. Le groupe se tourne plus résolument encore vers le Sud et travaille de nouvelles pièces qui les font voyager de la Grèce aux Balkans, de la Sicile au Liban. À cette mosaïque de langues et d’images sont venus s’ajouter les incroyables instruments de la percussionniste Catia Olivia : kanjira, tamburello, tamorra, daf, claves radjastani et arméniennes, congas… Ce projet « Sud » est aussi l’occasion de considérer l’immigration sous un jour positif, et de chanter l’incroyable richesse des sociétés multiculturelles.

 

Le Sud est bien plus qu'une destination de vacances

C'est un point fixe dans notre imaginaire

Un horizon, dont les échos iodés

Les rythmes pimentés et l'irrésistible mélancolie

Sont venus jusqu'à nous par la marée

La marée humaine

 

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2016 marque également le début de fructueuses collaborations avec la danse. En juin, Alba Lucera vient de Séville pour rythmer de ses pas et enchanter ce répertoire d’un mélange de flamenco et de danse contemporaine. Formée durant près de quinze ans dans le berceau andalou par des maîtres réputés, Alba aime explorer, se mêler à d’autres styles, et entamer une réflexion, comme l’atteste son doctorat en lettres hispaniques sur la relation entre les langages poétiques et chorégraphiques, et son récit de vie, Portrait d'une danseuse en terre andalouse, paru chez L’Harmattan, Paris.

Zatar en profite pour réarranger « Anda Jaleo », de Federico Garcia Lorca. Toujours sensible aux symboles et aux images, Alba incarne quant à elle le désœuvrement d’un café de Beirut, ou encore l’Ange de la Mort qui, dans Dido’s Death, vient du fond de la scène, planer pour son dernier chant sur la reine carthaginoise. Le groupe saisit par ailleurs l’occasion de tourner un clip avec Alba, The Shooting – vrai défi artistique et technique puisqu’il s’agit d’un plan continu de steady-cam, avec prise de son live – sous la houlette du réalisateur Enrico Pizzolato.

 

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Mais comme son versatile homologue épicé, Zatar aime se laisser porter par le vent, pour aller voir de l’autre côté des vagues. Août 2016, le quartette collabore donc avec la danseuse et chorégraphe Moira Cappilli pour le F’estival du Conservatoire de Musique de Genève. Le courant passe alors si bien avec cette adepte de chants et de danses des Pouilles, que Zatar crée avec Moira et sa comparse Teresa Mirri un spectacle dansé, « Il Bacio della Taranta », donné pour la première fois en février 2017 à Meyrin. Tarentelles, pizzica, chants de travail, Zatar s’exprime désormais en dialectes du Salento, et regarde émerveillé les deux danseuses se parer de « zacaredde » multicolores.

 

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2017 réserve d’autres événements heureux, à commencer par les naissances de Nerea, la fille d’Alba, et d’Elliott, le fils de Soraya. Ce dernier a pour quatrième prénom Aremu, ce qui n’est pas fortuit puisqu’il s’agit du titre du second opus de Zatar !

 

Paru en décembre 2017, avec de nouveau la complicité graphique du tandem Madame Paris / Sandro Santoro et la confiance du label VDE-Gallo, Aremu doit son nom à une chanson adressée en griko à l’hirondelle voyageuse :

 

Àremu rindinèddha, plea tàlassa se guaddhi

Ce apùtte ste’ ce ftazzi, m’utto kalò cerò

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Qui sait, hirondelle, quelles mers tu as traversées

Et d’où tu arrives, en cette belle saison

 

On retrouve sur ce disque les terres explorées par le groupe pendant cette dernière année, ainsi que la percussionniste Catia Olivia, invitée pour quatre titres.

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Pour fêter cette parution, et tout juste sorti de son congé maternité, Zatar réalise un de ses rêves : la rencontre d’Alba et Moira, ces deux danseuses et penseuses qui ont réussi à puiser dans une tradition – flamenco d’une part et tarentelle de l’autre – pour nourrir une expression plus contemporaine et personnelle. L’Espace Vélodrome à Plan-les-Ouates est plein à craquer pour ce nouveau spectacle : « Terra Danza – Dialogue des Suds »

 

En 2018, en plus des concerts qui marquent la sortie d’Aremu, le groupe part pour l’Espagne, une tournée andalouse en compagnie d’Alba Lucera.

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Le groupe songe déjà à un nouveau répertoire et cette fois c'est Francesco qui troque son archet pour la plume, et compose sa première pièce : Scarabocchio. L'encre n'a pas cessé de couler depuis et il y a fort a parier que le lyrisme et l'énergie du violoncelliste seront  la base de plusieurs morceaux du troisème opus...

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Ses désirs et sa nouvelle vie de mère et de prof de chant au CPMDT l'amenant à repenser son organisation, Soraya annonce quant à elle son désir de quitter le groupe. Après d’intenses réflexions et une virée à vélo, le triumvirat restant prend contact avec Pauline Ganty, chanteuse vaudoise qui a développé un univers proche de celui de Zatar. Ce n’est pas un remplacement, c’est une nouvelle alchimie, de nouveaux projets et une nouvelle voix avec laquelle le groupe travaille dès l’été 2018.

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Après un premier concert  avec Pauline en septembre, Zatar organise une tournée italienne en deux coups : le festival Jazzmi (Milan) et la splendide salle du Belvedere Jannacci en novembre, et trois dates dans les environs de Ravenne en février 2019, qui leur permet de se produire enfin avec "Donna Selvaggia", un groupe de huit danseuses qui depuis près d'un an travaillait des chorégraphies élaborées par Moira Cappilli et Giulia Coliola sur le répertoire du groupe. C'est presque une rencontre amoureuse, faite de préparatifs fébriles et d'une magie immédiate, qui attend Zatar au Teatro Verdi de Cesena.

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